Nous n’avons de cesse de le répéter, derrière chaque pierre, il y a un homme.
En l’occurrence, dans l’affaire qui nous occupe aujourd’hui, il y a une femme.
Cette femme, c’est Laure Bongars. Laure a hérité d’une petite maison construite
dans la première moitié du XIXe à Amboise.

Cette maison en tuffeau, caractéristique de l’architecture locale, est située dans un secteur sauvegardé de la ville.
Hélas, en 2022, la toiture a entièrement brûlé, suite au dysfonctionnement d’un
compteur Linky.
Si la maison avait été assurée n’aurait eu aucun problème. Or malheureusement elle
ne l’était pas, l’incendie étant survenu au moment de la transition d’un contrat vers
l’autre.
Le mal était fait et Madame Bongars devait exécuter les travaux de mise en sécurité.
Son état de choc profond ne lui a pas permis de réagir à temps.
Pour des raisons que nous comprenons, le maire de la commune a frappé la maison
d’un arrêté de mise en sécurité avec obligation pour sa propriétaire de réaliser les
travaux dans les délais légaux, sous peine d’ordonner la démolition de la maison.
Laure Bongars, déjà sous le choc, prend désormais peur. Elle est à l’époque sans
travail pérenne, dans une condition économique précaire ; elle n’a pas de voiture et
affronte la vie à vélo. Elle doit désormais souscrire un emprunt pour effectuer les
travaux de mise en sécurité : une grande première et donc une grande inconnue
supplémentaire, d’autant que faire un emprunt pour une maison qui risque d’être
démolie, cela n’a pas de sens.
Elle reste sidérée par l’incendie de sa maison, dans le sens pathologique du terme :
en total blocage mental, son plus grand combat sera alors de trouver le courage et la
détermination pour sortir de cette paralysie et agir.

Personne ne la conseille, personne n’essaie de lui venir en aide. En attendant, la
mairie, dans la froide posture administrative qui est sienne, poursuit ses relances.
Jusqu’au jour où un passionné du patrimoine local tente de l’aider, et fini par nous
contacter. Mais il est bien tard : à ce moment-là, Madame Bongars est traînée en
justice par la mairie qui veut obtenir l’autorisation de démolir.
Nous avons tenté également de demander au maire un sursis en justifiant l’intérêt
patrimonial de cette maison, mais sans succès.
Notre avocat, Maître Théodore Catry, se rendra à l’audience à ses côtés pour tenter
de convaincre le juge de lui laisser un ultime délai.
Ce délai est refusé, mais l’audience offre à Laure Bongars un temps d’humanité,
grâce à la magistrate qui comprend pleinement les raisons de son blocage et lui
insuffle le courage qu’il lui fallait.
Laure Bongars est alors déterminée. Mais elle est aussi, enfin, conseillée sur le plan
juridique et technique. Elle sait ce qu’elle doit faire, et elle le fait : elle prend rendez-
vous avec sa banque, débloque un crédit, et, chance inespérée, elle trouve une
entreprise sérieuse qui peut agir en mars pour sortir la maison de l’état de péril sans
passer par la démolition.

Évidemment, cette maison n’est pas Versailles, mais elle s’intègre parfaitement dans
son environnement, qui, rappelons-le, est en secteur sauvegardé de la ville
d’Amboise.
Aujourd’hui, même si son réveil a été tardif, Laure Bongars a réussi à trouver et
assumer une solution de sortie de crise.
Mais le maire, malgré tout ce contexte, a fait le choix de ne rien entendre et a
confirmé qu’il maintiendrait sa décision de démolir d’office la maison aux frais de sa
propriétaire.
Pire encore, il a refusé l’intervention de l’entreprise en bloquant l’autorisation de
travaux dont elle a besoin pour occuper temporairement la rue.
Personne ne nie que le maire doit assurer la sécurité des biens et des personnes.
Mais une telle décision est parfaitement incompréhensible alors que les travaux
peuvent commencer dans les jours qui viennent, et après l’intervention de
l’entreprise, la maison ne présentera plus aucun risque.
C’est la raison pour laquelle aujourd’hui, et même après un jugement défavorable,
nous en appelons au bon sens et à l’humanité de tous ceux qui pourraient
convaincre le maire d’Amboise, de laisser une dernière chance à ce petit patrimoine
qui ne demande que de fêter dignement ses deux cents ans, et une dernière chance
à Laure Bongars afin de ne pas voir disparaître cette maison qui est son seul et
unique bien .
Nous pensons sincèrement qu’en ce moment à Amboise il y a des problèmes plus
graves avec la chute des remparts, et que l’urgence est plutôt là.

Nous souhaitons ajouter, sans tomber dans le mélodrame, que Madame Bongars vit
extrêmement mal cette situation.
Nous ne comprenons pas qu’un maire ose paralyser et parasiter cette sortie de crise
qui permettrait enfin à Laure Bongars de retrouver la force de vivre.
Nous allons donc tout tenter pour sauver cette maison, avec l’espoir que la
municipalité fasse preuve d’un peu plus d’humanité, puisque à l’issue des travaux,
Tout danger sera définitivement écarté.
Si. vous êtes en mesure de trouver une issue favorable à cette triste affaire, aidez-nous, car
la démolition est imminente. La presse pourrait nous être également d’un grand secours,
car dans des cas aussi urgents que celui-ci, la diffusion de l’information est un atout
précieux. N’hésitez donc pas à nous contacter le plus vite possible, car la situation est plus que critique.
Le patrimoine ne peut pas lutter, ensemble, nous pouvons.
Alexandra Sobczak-Romanski
Présidente d’Urgences Patrimoine
Pour nous contacter : urgences.patrimoine@gmail.com
Pour contacter Maître Catry : theodore.catry@gmail.com
Crédits photographiques Théodore Catry