top of page

L'attractivité des territoires en 2024 ?



l'attractivite-territoire-2024-urgences-patrimoine.jpeg


Lorsque nous circulons sur nos autoroutes de France, nous voyons régulièrement des panneaux nous ventant l’intérêt de l’histoire ou du patrimoine local.

Châteaux, églises, personnages illustres, gastronomie, tout ce qui fait l’attractivité de notre territoire est représenté au fil des kilomètres, et tout cela pour inviter les conducteurs à faire une halte, afin de découvrir les dignes représentants de notre belle culture française.

 


l'attractivite-territoire-2024-urgences-patrimoine.jpeg

 

Pourtant, chaque jour un peu partout, on détruit et on défigure sans vergogne à grands coups de millions d’euros aux frais du contribuable, le patrimoine bâti et paysager.

Alors même si les illustrations qui suivent sont délibérément exagérées et de grossiers montages, elles démontrent ce que sera la France de demain si on continue à ce rythme.

 Voici quatre exemples à ne pas suivre, contre lesquels Urgences Patrimoine intervient en ce moment.

 


l'attractivite-territoire-2024-urgences-patrimoine.jpeg

 

L’affaire la plus récente nous mène dans la Nièvre, à Saint-Saulge, où un ensemble de bâtiments datant du XVe au XVIIe siècle, doivent laisser place à des parkings et à une « placette » végétalisée. Tout ça sous couvert du dispositif « Petites villes de demain », qui vise à redynamiser les centres-villes des communes de moins de 20.000 habitants.

Question : quelle sera l’attractivité du centre-ville de Saint-Saulge quand le patrimoine historique aura été détruit au prétexte de pouvoir se garer plus facilement ?

Ce n’est pas une erreur de dire qu’un territoire est attractif et économiquement prospère lorsque ce dernier possède une réelle offre touristique. Certes, pour renforcer son attractivité une commune peut autoriser l’installation d’une plateforme logistique, une usine de traitement des déchets, ou implanter un champ d’éoliennes, mais dans ce cas, il faut faire un trait sur une certaine qualité de vie, sur l’écologie, et bien évidemment, sur le tourisme.

On nous répondra sans doute : « rien de tout cela ne viendra troubler les habitants de la commune », et c’est tant mieux. Mais sans un certain attrait touristique, Saint-Saulge, comme des centaines d’autres petites villes de province, sera ni plus ni moins qu’une ville dortoir.

 


l'attractivite-territoire-2024-urgences-patrimoine.jpeg

 

L’exemple de Couzon-au-Mont-d’Or est lui l’illustration parfaite des territoires que l’on défigure au mépris des habitants et du patrimoine paysager. Alors certes, nous nous devons d’être un pays « connecté », mais il est possible d’implanter des antennes relais dans des endroits relativement discrets, et pas en plein milieu de paysages préservés, et à quelques centaines de mètres des habitations. Par deux fois nous avons gagné devant les tribunaux pour empêcher ce genre d’implantation « sauvage », et nous espérons bien gagner encore cette fois-ci. Mais au-delà de ce combat local, c’est un combat national qu’il faut mener, afin que certaines préconisations de l’Agence Nationale de la Cohésion des Territoires deviennent des obligations, à commencer par la mutualisation des infrastructures existantes pour éviter la prolifération de ces piliers, et donc la défiguration du patrimoine paysager

 


l'attractivite-territoire-2024-urgences-patrimoine.jpeg

 

La modernité au service de l’attractivité touristique du territoire ? Cela nous semble tout à fait hors sujet lorsqu’il s’agit d’un haut lieu de la culture et du patrimoine.

À l’exemple de Rouen, « La ville aux cent clochers » qui préfère dilapider les deniers publics pour un projet de « pôle muséal high-tech », vidé de la quasi-totalité de ses anciennes collections. 70 millions d’euros pour détruire l’existant, cela n’a aucun sens, surtout lorsque l’on est incapable d’entretenir et de restaurer le patrimoine existant. Nous émettons quelques doutes quant à l’intérêt touristique d’un « pôle muséal » presque vide, où l’on vous invite à faire du yoga, dans un quartier où il est impossible de se garer.

D’ailleurs, nous ne sommes pas les seuls à penser cela, puisque Rouen ne sera pas « Capitale de la Culture 2028, le dossier de candidature ayant été jugé trop « brouillon ». Et pour cause, lorsqu’on choisit la Seine comme sujet phare du projet, et que l’on met 80% du budget dédié dans un pôle muséal ultra contemporain en plein centre historique et très loin de la Seine, il ne faut pas s’étonner de cette défaite.

À ce sujet, si vous souhaitez nous aider dans notre action contre la destruction du Muséum d’Histoire Naturelle, n’oubliez pas de signer notre pétition : https://bit.ly/411cqMd

 

 


l'attractivite-territoire-2024-urgences-patrimoine.jpeg

Enfin, autre exemple et non des moindres de défiguration d’une ville au passé riche et glorieux, celui de Roubaix. Ce n’est pas un, mais deux recours que nous avons déposé aux côtés des associations locales. Ici, on méprise aussi bien les témoins du patrimoine industriel, que les quartiers ouvriers, marqueurs forts de l’identité de la ville, que les élus souhaitent voir disparaître au profit de constructions modernes, aseptisées et sans âme.

Quand il n’y aura plus rien de patrimonial à Roubaix, il restera dans les mémoires « Le démolition Tour », opération lancée non sans humour par les défenseurs du patrimoine local, qui consistait à faire le tour de tous les édifices et des quartiers qui faisaient ou font toujours l’objet de projets de démolition.

 

 

Alors certes, la France est toujours la première destination touristique du monde, mais pour combien de temps encore ? Les touristes du monde entier viendront-ils pour visiter nos champs d’éoliennes, nos antennes relais, nos zones pavillonnaires, nos musées vides et nos magnifiques parkings ? Nous émettons quelques doutes…

 

En revanche, ce qui ne fait aucun doute, c’est qu’il va falloir se battre chaque jour un peu plus devant les tribunaux pour tenter de sauver le patrimoine de nos territoires, et pour cela, nous comptons sur votre soutien, ne serait-ce qu’en ajoutant votre voix à la nôtre, par le biais d’une adhésion.

 

« Le patrimoine ne peut pas lutter, ensemble, nous pouvons ».


bottom of page