Essertenne : les caissons de la discorde
- Alexandra Sobczak
- il y a 11 minutes
- 3 min de lecture

Le 6 janvier 2025 nous vous révélions cette triste affaire, et il était question à ce moment là, que l’opérateur téléphonique SFR retire les 4 caissons qui défiguraient l’église de la commune. trois mois plus tard, les caissons sont toujours là et, bien que reconnaissant son « erreur », l’opérateur n’envisage pas de trouver un autre lieu, et le dossier divise toujours autant la population. Tous les détails de la réunion qui a eu lieu le 3 avril dans cet article très détaillé de France 3 Bourgogne Franche-Comté.

La polémique sur l'installation des antennes relais sur le clocher de l'église d'Essertenne (Saône-et-Loire) trouvera-t-elle prochainement une issue ? Lors d'une réunion publique jeudi 3 avril, l’opérateur SFR a présenté de nouvelles solutions pour couvrir la commune. Une réunion sous tension, qui divise toujours la population.
Impossible de passer à côté sans les voir. Sur le clocher de l’église d'Essertenne, se trouve une installation particulière : quatre coffrages pour accueillir des antennes relais. Cette installation divise toujours la population de la petite commune de Saône-et-Loire, entre sauvegarder le patrimoine et avoir un meilleur accès au réseau de téléphonie mobile.
Des regrets et des excuses
"Mes premiers mots sont des mots de regrets et d’excuses. D’excuses sur le travail qui a été fait ici à Essertenne. Nous allons remettre la façade du clocher telle qu’elle était", a déclaré Cyrille Frantz-Honneger, délégué régional du groupe Altice-SFR, aux 80 personnes présentes à la réunion publique.
Pendant une heure et dans une ambiance tendue, l’opérateur téléphonique tente de convaincre.

Nous allons remettre la façade du clocher telle qu’elle était
Cyrille Frantz-Honneger
Délégué régional du groupe Altice-SFR
Parmi les trois solutions proposées : des antennes plus petites dans les fenêtres de l’église sont mises en avant. "Nous avons fait une erreur esthétique. Dans le nouveau projet, on reste dans le clocher mais en proposant l’intégration des antennes dans les abat-sons de façon beaucoup plus discrète. Ces nouvelles antennes ne sont pas celles que nous proposons habituellement. Elles sont plus petites et ont une couverture moindre. Mais on a vérifié qu’elles satisfassent au projet de couverture de cette zone. On verra si la nouvelle copie va recueillir un avis favorable du conseil municipal et de la population".
Le sous-préfet d'Autun, Jean-Baptiste Constant, était lui aussi présent, l'Etat Français étant le financeur de l'opération. Et il a été clair dans son intervention : "l’objectif de la réunion de ce soir, c’est de trouver une solution pour réussir à concilier la couverture des zones blanches et l’installation de ces antennes. Je vous le dis de façon claire : si la nouvelle proposition de SFR ne se fait pas, je pense qu’on est parti pour plusieurs années où il n’y aura rien".
C’est une réunion sous forme de chantage. Soit nous acceptons quelque chose sur l’église du 12e siècle, soit nous n’aurons rien.
Jacques Poupon
Voisin et opposant au projet
Le nouveau projet divise encore
Dans la salle, les réactions sont divisées. Certains veulent une meilleure couverture téléphonique, quand d’autres refusent qu’on touche à l’église. Comme Jacques Poupon, voisin et opposant au projet. "C’est une réunion sous forme de chantage. Soit nous acceptons quelque chose sur l’église du 12e siècle, soit nous n’aurons rien. Bien entendu, on souhaite avoir une couverture, mais pour ça, doit-on sacrifier l’église ?"
Pour défendre le patrimoine du village, il vient de créer une association, Culture et Patrimoine, pour freiner les nouveaux travaux sur le clocher. "Bien entendu, on souhaite avoir une couverture téléphonique mobile, mais pour ça, doit-on sacrifier l’église ?"
Un scrutin mis en place
"Je veux organiser un scrutin pour avoir l’avis des administrés". Face à l’absence de consensus, Marc Maillot, le maire d'Essertenne, envisage d’organiser un vote dans moins d’un mois. "Soit le projet se fait sur l’église, soit rien ne sera fait, avec le risque que beaucoup de personnes soient mécontentes. De toute façon, dans tous les cas, on aura des mécontents". Le chantier est suspendu jusqu’à nouvel ordre.
► Avec Alexandre Baudrand et Anthony Borlot
Lire nos deux précédents articles sur le même sujet :