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Monuments aux Morts: "profanations mode d'emploi"


 Nous sommes toujours outrés par les profanations des monuments honorant la mémoire de nos soldats, et hélas, chaque année, nous déplorons toujours de nombreux actes de vandalisme un peu partout en France.


Pas plus tard que la semaine dernière le mémorial Indochine - Corée de L’Hôpital-Camfrout a fait l’objet de dégradations, et c’est d’ailleurs la 3eme fois depuis février que ce monument est victime d’actes malveillants.

 

Les élus et l'association mémorielle devant de monument profané. Crédit photo : Le Télégramme/Laurent Aquilo
Les élus et l'association mémorielle devant de monument profané. Crédit photo : Le Télégramme/Laurent Aquilo

En novembre 2024, c'est à Gradignan que le monument. aux Morts a été saccagé à coups de marteau, entrainant la disparition des noms de nombreux soldats.

Ce genre d'acte est vertement dénoncé par les élus, toutes étiquettes confondues, et bien évidemment par l'ensemble de la population.

À chaque fois, une plainte est déposée, et lorsque les auteurs des faits sont identifiés (hélas rarement), ils sont condamnés.

Et peu importe s'ils sont retrouvés ou non, mais les monuments dégradés sont généralement très rapidement restaurés, car profaner ces monuments et la mémoire de nos soldats, c'est. profaner la France.

 

Il existe cependant des cas, où il est possible de profaner en toute impunité, avec la bénédiction des plus hautes instances. C’est justement parce qu’une « affaire » vient de ressurgir sur les réseaux sociaux, qu’il nous a semblé important de publier

Cette affaire date de 2023. La ville de Rennes a eu la lumineuse idée d’installer des urinoirs en plastique un peu partout dans la ville, dont un, juste devant le monument aux Morts.


Si ça ce n’est pas une profanation, qu’est-ce que c’est ? Toujours est-il que c’était un choix parfaitement assumé par la municipalité.

 

 « Cyrille Morel, adjoint délégué à la sécurité et à la propreté, rappelle que ces urinoirs mobiles ont fait leur apparition à Rennes en 2018, sur les sites de regroupements festifs. Depuis, ils ont été installés dans plusieurs endroits du centre-ville « et raccordés au réseau d’eaux usées, pour faciliter leur maintenance ». Cyrille Morel admet une « petite polémique » au sujet de celui situé près du monument aux morts. « Il joue aussi son rôle, fait remarquer l’adjoint, en évitant d’utiliser l’arrière du monument comme urinoir… » (source Ouest France)

 

Nous n’arrivons pas bien à comprendre pourquoi dans les hautes sphères de l’État, personne ne rappelle à l’ordre les élus qui s’arrogent le droit de souiller la mémoire des soldats Morts pour la France, car là le message était clair : « j’irai pisser sur vos tombes ».

Certes, nous pourrions un peu mesurer nos propos, mais cette « provocation » assumée de la part de la municipalité ne mérite pas que l’on fasse dans la dentelle. Enfin, en 2025, il semblerait que la raison l’ait emportée sur la bêtise puisque l’urinoir semble avoir été retiré. (effet élections municipales 2026 sans doute)

 

Autre « profanation assumée », réalisée en toute impunité avec la bénédiction de l’ensemble des élus de la Métropole de Rouen en particulier, et de la région Normandie en général.  Depuis le début de notre combat contre le démantèlement du Muséum d’Histoire Naturelle de Rouen et du Musée des Antiquités, personne ne bouge. Pire, tout le monde applaudit le projet du futur « Pôle Muséal Beauvoisine ». Si le projet conduit à la destruction de la muséographie du XIXe siècle, il conduit également à la disparition de nombreux éléments architecturaux du jardin situé devant l’entrée du Musée des Antiquités.

 

Nous ferons dans un prochain article, l’inventaire des « disparitions », mais celle qui nous occupe aujourd’hui, est la disparition du monument aux Morts érigé à la mémoire des médecins et des élèves de l’école de Médecine Morts pour la France.

 

Monument en mémoire des Médecins et élèves de l'école de Médecine morts pour la France. Photo. prise en 2024
Monument en mémoire des Médecins et élèves de l'école de Médecine morts pour la France. Photo. prise en 2024

 C’est comme ça à Rouen, quand on veut transformer le second plus beau muséum de France en pôle muséal high tech, on fait place nette. Parce que franchement, un monument aux Morts, ça ne fait pas high tech du tout.

Bon, on réfléchit vaguement à remiser dans un coin pas trop visible du futur « pôle muséal » la plaque en bronze sur laquelle sont inscrits les noms de tous les Morts pour la France, mais toute la partie architecturale a été démontée, et ne sera probablement jamais remontée.

 

Le même monument "dépouillé". Photo prise en juin 2025
Le même monument "dépouillé". Photo prise en juin 2025

 Voilà, c’est ça la France d’aujourd’hui. On casse, on profane, on démonte, et après pour se donner bonne conscience, on ira déposer à grands frais une magnifique gerbe de fleurs lors d’une commémoration, avec plein de trémolos dans la voix.


C'est la raison pour laquelle nous devons continuer à nous battre contre tous ceux qui, au prétexte d'une modernité crasse font table rase de notre passé, en toute impunité.

Le passé est, et doit rester, une passerelle vers notre avenir et la mémoire des héros de notre liberté doit être honorée et non effacée.

 

 


 

 
 
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