Nous avions, hélas, encore une fois l’embarras du choix tant les candidats à notre Pelleteuse d’Or étaient nombreux cette année.
Si David Besnieux, Maire de la Baconnière, était en très bonne place après la démolition de son église, ou Nicolas Bourdoune, Maire de Clamecy, pour la démolition d’une maison médiévale, nous avons fait le choix d’attribuer notre récompense ultime à Monsieur Guillaume Delbar, Maire de Roubaix.
Ce choix est dû en particulier à la façon dont Monsieur le Maire à traité les habitants du quartier de l’Alma-Gare et les collectifs locaux, c’est-à-dire avec mépris.
On ne peut pas dire que le premier édile de la ville ait fait preuve d’écoute et de compassion envers tous ceux qui défendaient un quartier populaire de la ville, qu’ils rêvaient réhabilité, et non purement et simplement rasé. Tous les moyens employés pour détruire ce pan d’histoire de la commune nous semblent surréalistes, à commencer par les murs qui ont été érigés par peur que les « contestataires » s’opposent aux pelleteuses, ainsi que la présence de drones pour assurer la surveillance du futur chantier.
Toutes ces dispositions ont ému la France entière, car les faits ont été très largement relayés par l’ensemble de la presse Nationale.
L’épidémie de « démolitionite aigüe » devrait se propager à d’autres quartiers, malgré l’intervention du Préfet qui s’est inquiété du manque de logements disponibles pour accueillir les nombreuses familles évincées de Roubaix. Il est fort à craindre que les quartiers de l’Epeule et du Pile soient victimes de l’épidémie. Épidémie qui risque de faire disparaître des courées historiques, et des habitations auxquelles les Roubaisiens sont très attachés. Là encore, un collectif s’est constitué pour défendre ces quartiers historiques menacés.
Quant à nous, nous avons porté un recours aux côtés de plusieurs collectifs locaux afin de surseoir à la démolition d’un des derniers témoins du glorieux passé industriel de Roubaix, qui doit servir de déjeuner aux pelleteuses afin de laisser place à une énième résidence étudiante.
L’édifice, érigé en 1840, est pourtant en très bon état, et pourrait tout à fait faire l’objet d’une réhabilitation intelligente, afin d’accueillir des étudiants si la nécessité est réelle. En tout cas, le réduire en poussière est une atteinte à l’histoire et à la mémoire de la commune.
Nous sommes quasiment certains de perdre ce recours, puisque nous n’avons eu la possibilité que de contester le permis modificatif, mais nous y allons quand même.
En attendant, nous sommes heureux d’attribuer cette récompense à Monsieur Delbar.
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