Une nouvelle mission a été confiée à Urgences Patrimoine : sauver la chapelle Notre Dame de Lourdes à Louvroil.
Le nom de cette commune vous rappellera sans doute quelque chose, puisque c’est ici que nous avions œuvré aux côtés des opposants locaux, afin d’empêcher la démolition du « Château Lixon », menacé par un projet de construction d’un magasin de l’enseigne Aldi.
Si, pour l’instant, l’édifice ne bénéficie pas d’un projet pouvant lui assurer un avenir (et nous ne pouvons que le regretter), au moins il est toujours debout, et c’est l’essentiel.
Aujourd’hui, c’est suite à l’appel de l’association de sauvegarde de la chapelle, et de son Président, Monsieur Juan-Carlos Valentini, que nous allons tenter d’offrir à la chapelle Notre-Dame-de-Lourdes de Louvroil, l’avenir qu’elle mérite.
Abandonnée depuis des décennies, la chapelle se dégrade de plus en plus, et si rien n’est fait rapidement, elle est vouée à disparaître.
Construite entre les deux guerres, c’est en grande partie avec l’argent des ouvriers des usines de sidérurgie locales qu’elle a été financée. En mémoire de ces hommes et ces femmes de condition modeste qui se sont sacrifiés pour elle , ainsi que pour tous les pèlerins, il est impératif de tout tenter pour la sauver.
La chapelle Notre-Dame-de-Lourdes est un précieux un témoin de la mémoire de Louvroil, et il est de notre devoir à tous de nous mobiliser pour lui redonner vie.
Il est très fréquent, hélas, de constater l’état de délabrement de bon nombre d’édifices religieux faute de moyens financiers pour les restaurer. Ce n’est absolument pas le cas ici.
Son propriétaire n’est autre que l’entreprise Tata Steel, un des leaders mondiaux de la sidérurgie qui possède une usine à Louvroil. Ce qui signifie que des moyens peuvent être trouvés pour restaurer la chapelle.
De plus, la cohabitation entre l’usine et l’édifice est parfaitement possible puisque les deux parcelles sont indépendantes. Il est important de signaler que la parcelle occupée par la chapelle est en zone inondable, donc aucune construction ne peut être envisagée pour un quelconque agrandissement du site industriel.
Nous comprenons aisément que la direction de l’entreprise ait d’autres soucis que la restauration du patrimoine local, même si, en termes d’image, un projet de réhabilitation du patrimoine local serait un bon vecteur de communication, surtout quand la RSE est une préoccupation majeure des entreprises nos jours.
Mais si l’entreprise ne souhaite vraiment pas restaurer l’édifice, alors Juan-Carlos Valentini, président de l'association de sauvegarde, a proposé de le racheter. Une rencontre a eu lieu entre Monsieur Valentini et la direction, mais elle s’est soldée par un échec : Tata Steel ne souhaite pas vendre.
Aujourd’hui, c’est un peu l’impasse. Le Maire de Louvroil pourrait engager une procédure d’abandon manifeste, puisque l’état de la chapelle peut présenter un risque pour la sécurité des personnes. En engageant cette procédure, il pourrait contraindre le propriétaire de réaliser des travaux. Mais ce genre de procédure est relativement longue et peu d’élus y ont recours, et cela peut se comprendre.
Il nous semble donc plus opportun d’engager une demande de mise en instance de classement. Il n’est pas certain que les qualités architecturales soient suffisantes pour obtenir au moins l’inscription au titre des monuments historiques, même si la charpente en béton est très singulière. En revanche, l’histoire de l’édifice, la réplique de la grotte de Lourdes toujours présente, et la grande valeur mémorielle de ce haut lieu des pèlerinages, sont sans doute des atouts importants qui pourraient permettre cette protection.
Le service de l’Inventaire de la Région Hauts-de-France a d’ores et déjà fait un important travail de recherche, qui a permis de mettre en lumière l’intérêt patrimonial de l’édifice.
cette base documentaire nous sera assurément précieuse lors des nos démarches pour tenter de sauver cette pauvre chapelle.
Si nous arrivons à obtenir la protection de la chapelle Notre-Dame-de-Lourdes, alors le propriétaire sera contraint d’engager des travaux, ou peut-être qu’il acceptera de la vendre.
Nous vous tiendrons bien évidemment au courant de la suite de cette affaire dans les prochains jours.
En attendant, vous pouvez nous aider en manifestant un intérêt pour ce patrimoine religieux menacé de disparition en signant la pétition initiée par l’association de sauvegarde de Notre-Dame de Louvroil : https://bit.ly/3XzxRmi
« Le patrimoine ne peut pas lutter, ensemble, nous pouvons »