Notre-Dame de Paris : la souscription de trop ?
- Alexandra Sobczak
- 24 sept.
- 2 min de lecture
À l'occasion des Journées du Patrimoine, nous avons appris qu'un nouvel appel aux dons en faveur de Notre-Dame de Paris allait être lancé.
Ce n'est pas un fait nouveau, nous savons tous que le patrimoine religieux est en souffrance un peu partout en France, et qu'il est de plus en plus fréquent d'envisager de démolir les églises faute de moyens pour les sauver, comme c'est le cas des 4 églises de notre illustration (croix rouges), qui risquent bien de finir en poussière après le passage des pelleteuses.
Quant aux autres, elles attendent une manne providentielle qui n'arrivera peut-être jamais.
C'est la raison pour laquelle nous trouvons tout à fait indécent ce nouvel appel aux dons en faveur de Notre-Dame.

Pourquoi?
❌ Parce qu'il reste encore 140 millions d'euros de la première souscription lancée après le dramatique incendie qui a ravagé la cathédrale, et qu'il serait peut-être judicieux d'utiliser cet argent d'abord, avant de relancer la "machine à sous"
❌ Parce que si l'État Français a les moyens de financer des vitraux contemporains, alors que cette "touche de modernité" était totalement superflue, l'État Français pourrait (avec nos impôts) financer les nouveaux travaux sans faire appel à notre générosité.
❌ Parce qu'on nous dit qu'il faut encore de l'argent pour terminer les travaux, mais que personne ne sait combien.
❌ Parce que cet appel aux dons pour ce fleuron du patrimoine français va (une fois encore) nuire aux appels aux dons désespérés de centaines de petites communes rurales, qui peinent à rassembler les fonds nécessaires à la sauvegarde de leurs églises.
D'ailleurs à ce sujet, le "Plan Églises" de notre cher Président Macron qui devait permettre de récolter 200 millions d'euros en 4 ans, pour la sauvegarde de nos petites églises rurales justement est un échec, puisque 2 ans après le début de ce plan, "seulement" 23 millions ont été récoltés.
Donc, il faudra trouver autre chose pour sauver le patrimoine religieux en péril.
❌ Enfin, nous sommes bien placés pour savoir que les petits donateurs potentiels ont un budget limité, et qu'ils risquent fort de donner pour Notre-Dame, car c'est bien connu: en France on donne toujours aux grands, et rarement aux petits.(hélas)!
Et c'est bien pour toutes ces raisons que nous trouvons cet "appel à la générosité" déplacé, dans le contexte actuel.
Et vous, qu'en pensez-vous ?